Publié le 28 Décembre 2023
Les grandes orientations étaient déjà connues, mais le document était largement attendu. Le gouvernement a publié en consultation publique sa stratégie pour l'énergie et le climat (SFEC). Cette stratégie, qui vise à sortir progressivement des énergies fossiles d'ici à 2050, alors qu'elles représentent encore actuellement 60 % de notre consommation énergétique, fixe deux étapes intermédiaires : réduire cette part à 42 % d'ici à 2030 et à 29 % d'ici à 2035, soit deux fois moins qu'aujourd'hui. Elle servira de base pour la création d'une loi de programmation énergie climat (LPEC) ambitieuse, prévue en 2024 avec un an de retard, afin de définir l'avenir énergétique du pays. La ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, qualifie cette transformation de comparable à la première révolution industrielle.
Pour atteindre ces objectifs, l'une des principales priorités consiste à diminuer notre consommation énergétique. Des mesures telles que la rénovation des logements, l'élimination des chaudières au fioul, l'électrification des transports et la promotion de la sobriété énergétique visent à réduire cette consommation de 40 à 50 % d'ici à 2050 par rapport à 2021, et de 30 % d'ici à 2030 par rapport à 2012.
La transition hors des énergies fossiles nécessite également une augmentation significative de la production d'électricité décarbonée, avec une hausse de 10 % d'ici à 2030 et de 22 % d'ici à 2035. Cela implique une intensification de la production d'électricité à partir de sources renouvelables.
La production d'électricité décarbonée sera par ailleurs renforcée grâce à la relance du nucléaire. Le document précise que les réacteurs existants pourront être exploités au-delà de cinquante ans, voire soixante ans, sous réserve du strict respect des normes de sécurité. De plus, la construction de six nouveaux réacteurs (EPR2) est confirmée, avec une mise en service prévue entre 2035 et 2042.